19 mars 2011 : le semis collectif de la friche 11 rue Cluzan


Histoire d’un petit évènement collectif et convivial faisant appel à l’implication des citoyens pour investir un lieu abandonné en attente d’un projet de la collectivité dans le quartier de la Guillotière.

La friche

Anciennement un site industriel, la friche du 11 rue Cluzan est actuellement un terrain en attente d’un projet urbain du Grand Lyon. A plusieurs reprises, les Brins de Guill’ ont nettoyé la friche des déchets et encombrants qui avaient étés déposés et ont arraché l’ambroisie, plante envahissante et allergène, qui avait colonisé l’espace. La pollution du sol ne permettant pas de cultiver des légumes en pleine terre, le site restait en attente.

L’idée

En se baladant dans le quartier, j’ai vu cette friche et apprécié la poésie du lieu avec les quelques graffitis sur les murs bordant l’espace dont un « superchrist » au centre. J’ai eu un rêve, une envie de végétaliser le sol délaissé pour l’embellir et le valoriser au niveau de la biodiversité. J’ai pensé à un acte simple, semer une prairie fleurie.

Le soutien des associations et collectifs

Le premier passage à l’acte a été de diffuser l’idée de végétalisation au collectif Robins des Graines, le groupe de « guérilla gardening » lyonnais. (La guérilla gardening est une sorte de terrorisme pacifique qui consiste à ramener à tout priX de la nature en ville et par tous les moyens possibles comme des bombes à graines, plantations et graff végétaux…) Plusieurs personnes du collectif ont soutenu l’action et Stéphane, Olivier et Benoit ont fourni les précieuses graines de fleurs dont j’avais besoin.

Le soutien des collectifs et associations du quartier a été un élément décisif pour la réussite du projet. En plus des Brins de Guill’ qui ont fourni gracieusement les outils de jardinage, le projet a intégré le collectif Mobilizagran, (un collectif d’habitants créé en réponse à un projet de la ville de Lyon de la  » diagonale verte » situé dans le quartier de la Guillotière, les souhaitent être entendus sur leurs aspirations du devenir du quartier) et le collectif Lyon 7e en Transition du mouvement « villes en transition ». (Ce mouvement anglo-saxon vise à préparer la société à une vie post-pic pétrolier. Mettre en place des actions citoyennes locales en reliant les associations constitue une des clefs de la résilience, c’est à dire l’adaptation au futur bouleversement planétaire.)

Le heureux hasard a été la création d’un événement commun avec l’association les Compostiers qui organisaient le même jour le retournement du compost situé sur la parcelle voisine. Une communication commune a été effectuée et l’association a distribué les flyers notamment lors du salon primevère.

La dernière heureuse nouvelle est quand j’ai appris qu’un collectif d’artistes avaient aussi investit le lieu pour graffer les murs et allaient venir au même moment.

Le succès

Le succès de cet événement vient de l’investissement de chacun. La bonne communication de l’élément par le relais des associations et le bouche à oreille a permis à cet événement d’attirer une 50aine de personnes ce jour là.

La préparation du terrain a été effectuée selon un petit projet que j’avais établi : il s’agissait de créer des tranchées de 3m de distance en ajoutant du compost fourni par les Compostiers et dégager les cailloux du sol selon ces lignes. Cette préparation basée sur des principes de permaculture permettait de créer des zones plus humides, riches au niveau des tranchées adaptées aux plantes plus délicates et vivaces et des zones plus pauvres adaptées aux annuelles.

Tout le monde, des enfants aux personnes âgées, s’est investit en préparant le sol puis semant les graines durant l’après midi et tout cela dans la convivialité, le partage, la rencontre. Malgré le temps gris, des petits plus non-négligeables ont réchauffé l’atmosphère : la musique de Charlie égayant toute l’après-midi et la soupe de Pierre qui a conclu l’événement à la tombée de la nuit.

Je suis très heureuse de la réussite de cet événement et remercie tous ceux qui ont participé. Mais le succès final sera quand on pourra apprécier la prairie de fleurs prévue pour juin…