L’histoire…

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Pourquoi autant de délaissés urbains à la Guillotière ?

En 1923, alors maire de Lyon, Édouard Herriot lance l’idée de créer un boulevard routier qui ferait la jonction entre l’avenue Félix Faure et le Pont de l’Université, dans la perspective de désengorger le transit sur l’avenue Jean Jaurès. Mais le projet n’a jamais vu le jour. Cependant, les acquisitions immobilières ont continué à se faire, les baux commerciaux n’ont pas été renouvelés, les immeubles ont été détruits, laissant de nombreuses dents creuses dans ce quartier de la Guillotière.

Des jardins semés pas à pas dans la ville…

Le premier jardin à voir le jour avec Brin d’Guill est la parcelle Mazagran (au 6 rue Mazagran, Lyon 7), en 2004.

Il est situé juste à côté de l’Ilot d’Amaranthes, un jardin créé par l’artiste Emmanuel Louisgrand, dont le projet est porté par la Galerie Tator.

En 2005, nous ouvrons la parcelle Cluzan (en face du 12 rue Cluzan, Lyon 7). Comme son aîné Mazagran, il s’agit également d’une dent creuse.

En 2006, avec l’accompagnement de Bernard Maret de la cellule « Etude et essais » des Espaces Verts de la ville de Lyon, nous lançons l’opération des Petits Brins Zurbains. L’idée est de provoquer une végétalisation des rues en faisant des « micro implantations florales ». Les espaces verts s’occupent de creuser le trottoir. Bernard Maret nous donne plein de précieux conseils pour savoir arroser, mettre des plantes qui aiment à s’essaimer, car le jardinage de la rue est un art bien particulier.

La première série de jardinières se fait le long de la rue Chalopin. Nous les étendons l’année suivante aux rues Salomon Reinach, Sébastien Gryphe et Montesquieu. Nous faisons l’installation des jardinières et assurons l’entretien et l’arrosage jusqu’à ce que les habitants prennent le relais.

En 2007, un nouvel immeuble attenant à l’Ilot d’Amaranthes est détruit. Cette nouvelle configuration de l’espace marque le début de deux ans de jardinage conjoint entre Emmanuel Louisgrand et la Galerie Roger Tator d’une part, et Brin d’Guill de l’autre part.

Le jardin s’étend progressivement autour de la serre en tubes métalliques orange qui le rend si visible. Il s’organise en parcelles avec des sentiers, permettant des cultures diverses (arbres fruitiers, légumes et fleurs). Il devient rapidement un lieu d’importance pour l’association mais plus largement un lieu symbolique du quartier, le lieu du lien (découvrir « les 7 volontés du jardin d’Amaranthes« ).

L’Ilot d’Amarantes s’impose comme le lieu du jardinage dans un cadre artistique – c’est le seul jardin qui offre une telle pratique. En 2009, Brin d’Guill devient gestionnaire unique de la structure, sans pour autant interrompre le travail partenarial et artistique.

Peu à peu, les environs des jardins deviennent une place publique au fil des démolitions d’immeubles, des modifications de la voirie et des usages des habitants et occupants des lieux. En février 2011, le Grand Lyon décide d’aménager cet espace. C’est le début d’une « concertation publique » et d’un projet architectural qui a failli remettre en question le jardin d’Amaranthes devenu un emblème fort dans le quartier (lire « Un jardin qu’on croyait perdu »).

Bref, un processus assez chaotique, qui modifie largement la géographie des jardins de Brin. Désormais d’un côté, il y a l’îlot d’Amaranthes qui demeure, et de l’autre, les anciens jardins Cluzan et Mazagran qui sont supprimés et renaissent de leurs cendres dans une nouvelle bande de terrain jardinée en permaculture et baptisée Sylibes.